Fin décembre , par une nuit noire et froide , une ombre marche le long des rues .  Pas une âme qui vive ,les gens sont couchés depuis longtemps et dorment du sommeil du juste. Seule cette ombre déambule perdu dans ces pensées.Personne ne pense à elle , mais elle  repense à toutes ses connaissances croisées au cours de sa vie.Chaque personne est passée au crible de son jugement.Très peu trouve grâce à ses yeux,seules quelques personnes sont sublimées dans son esprit fatigué.
Cela fait deux heures qu'elle marche , au rythme de son coeur alourdi de souvenir.Le froid s'insinue dans ses os au travers de sa robe légère.Autant elle s'est maquillée et apprêtée avec élégance,autant elle n'a pas pensé à prendre de veste ni de sac à main.Elle passe à côté de la fontaine ronde,où pendent des stalactites illuminés par les lumières artificielles,et elle s'assoie sur un banc de pierre,statue blanche dans un décor féerique enveloppé dans les draps noirs de la nuit.
Elle n'a pas conscience de la beauté du lieu,mais ressent une immense solitude intérieure.Les larmes ruissellent sur ses joues en une multitude de diamants réhaussant la beauté de son regard.
Mais peu importe la beauté de son visage puisque personne ne l'a jamais remarqué ni même celle de son coeur d'ailleurs.
Il est grand temps de se remettre en route , l'heure de son dernier rendez vous approchant.
D'un pas décidé malgré une certaine lenteur ,elle reprend sa marche.Ses pas la conduisent vers un grand bâtiment de verre.Les portes s'ouvrent dans un chuintement presque imperceptible comme pour la saluer.Ces talons claquent sur le carrelage luisant . Personne ne l'arrête, tant mieux le bâtiment est vide.
Deux escaliers sont disposés de part et autre du couloir.Lequel prendre ? peu importe tous les deux la mèneront vers son destin dans quelques secondes.
Donc elle monte à l'étage supérieur ,un peu éblouit par les lumières clignotantes du lieu.
Un tremblement monte créscendo des entrailles de la terre,et un immense serpent de ferraille arrive avec avec des yeux immenses.Comme hypnoptisée la femme s'approche du bord du quai.
Sa dernière pensée est que pour une fois son rendez-vous est à l'heure,minuit cinq précise...
Elle saute sans un regard en arrière et disparaît dans la gueule du monstre.
Le dernier direct pour Paris n'a pas pû s'arrêter à temps....

histoire.......suite
Très longtemps avant votre naissance à tous ,cet endroit était un désert.Il y a trois cent ans environ.
Par une nuit sans lune ,j'ai fui mon pays ,pourchassé par les gardes du roi bohème.J 'étais tomber en amour pour sa fille,moi pauvre paysan sans terre,ni bien .La damoiselle m'avait offert son coeur,écrin pur d'innocence.Cheveux d'ébène et teint d'albâtre, c'était la beauté même .J'eus l'audace de demander sa main , moi le mécréant.Le roi fut prit d'hilarité en entendant ma requête,prenant sa cour à témoin.
Ma fille n'épousera pas ce va nu pied ! se mit -il à tonner rouge de fureur.A ses côtés ,la demoiselle se tenait ,blanche comme un linceul.Avec toute la fougue de sa jeunesse ,elle tint tête à son père.Mais sa plaidoirie ne toucha pas le coeur de pierre de son roi de père.Au contraire ,sa fureur fut telle qu'il voulu la battre pour son insolence.Je ne pu supporter l'humiliation faite à ma bien aimée et m'interposait.
Mais ,on ne s'approche pas du roi,sans encourir ses foudres . Ses gardes se jettèrent sur moi et je dû m'enfuir entrainant avec moi ma belle.
Vaillament mon cheval nous emporta ,essayant de distancer nos poursuivants,sur des lieux et des lieux ,l'écume aux mors ,ventre à terre .Mais mon cheval était trop vieux ,et après une nuit et un jour de course poursuite,il s'écroula sous notre poids.Nos assaillants nous rattrappèrent et je dû combattre à mains nues .La bataille fut inégale et rude...

Dans des temps immémoriaux ,vivait, dans un château perché en haut d'une colline,un homme.
Du moins tout à chacun le pensait ,car personne ne le connaissait et ne l'avait  encore moins rencontré.
Seules,les rumeurs les plus folles circulaient de générations en générations.
Aux dires des plus anciens ,pas une seule famille des villages alentours n'échappa aux malecdictions de ce personnage.Qui perdit un enfant,qui vit sa maison brûler,un vieillard devenir fou errant à travers les limbes de la campagne pour finir par mourir au pied d'un arbre.
Mais curieusement , chaque vieillard décédé ,laissait, à l'endroit même où on le retrouvait ,place à un arbre gigantesque aux feuillages noirs et filligrane d'argent.
Au fil des ans des centaines d'arbres poussèrent ainsi.Une étrange musique émane de ces arbres ,comme habités par l'âme de ces morts.Alors chaque année ,une longue procession ,défile dans un silence absolu,que seule la musique des arbres accompagne comme un chant religieux racontant les souffrances des disparus...